- Ecrit par la classe 4C1 en Sciences et Techniques - Publié le 20 janvier 2023
Les Ă©crans, atouts et freins pour le maintien de la santĂ©âŻ!
Les Ă©crans sont devenus pour nous des accompagnateurs permanents. A la maison, Ă l’Ă©cole ou au travail, on les utilise partout et en permanence. Leur omniprĂ©sence et leur utilisation permanente au quotidien risquent de banaliser leur impact sur la santĂ©. Ce document prĂ©sente quelques rĂ©sultats des recherches entamĂ©es et discute Ă quel point les Ă©crans peuvent nuire Ă la santĂ© respectivement la favoriser.
Effets directs sur le corps
Les Ă©crans des smartphones, ordinateurs et tĂ©lĂ©viseurs sont majoritairement constituĂ©s de LED (diodes Ă©lectroluminescentes). Un des gros problĂšmes des LED est que dans le spectre quâils Ă©mettent, les proportions en lumiĂšre bleue sont Ă©levĂ©es. La lumiĂšre bleue (longueur d’onde se situe entre 380 et 500 nm) constitue une partie du spectre de la lumiĂšre visible (longueur d’onde se situe entre 380 et 750nm).
Plusieurs Ă©tudes ont montrĂ© que lâexposition prolongĂ©e Ă la lumiĂšre bleue est un facteur de risque de la dĂ©gĂ©nĂ©rescence maculaire liĂ©e Ă l’Ăąge (DMLA). Elle est susceptible d’endommager la rĂ©tine, en particulier chez les jeunes. Rappelons qu’avant l’Ăąge de 25 ans, le cristallin de lâĆil ne joue pas encore son rĂŽle de filtre avec assez d’efficacitĂ©. Les scientifiques soupçonnent aussi un rĂŽle dans le dĂ©veloppement de la cataracte.
Selon d’autres Ă©tudes, la lumiĂšre bleue influence Ă©galement notre horloge interne et les cycles du sommeil. L’utilisation d’Ă©crans (notamment de smartphones, de tablettes et de consoles de jeux) pendant plus d’une heure aprĂšs le dĂźner est associĂ©e Ă l’apparition de troubles du sommeil. En effet, les teintes bleues des Ă©crans empĂȘchent la libĂ©ration normale de l’hormone mĂ©latonine qui est lâhormone responsable du cycle veille-sommeil. Ainsi le cerveau pense quâil fait jour alors quâil fait nuit lorsquâon sâexpose le soir aux Ă©crans et Ă la lumiĂšre bleue. La qualitĂ© du sommeil et l’endormissement deviennent plus difficiles et se retardent Ă mesure que la durĂ©e d’utilisation des Ă©crans augmente. Plus d’un adolescent sur deux souffre de troubles du sommeil.
Sur nos portables, il existe des fonctions, comme le Nightshift, qui permettent de rĂ©duire les effets nĂ©fastes de la lumiĂšre bleue. Ils font apparaĂźtre les lumiĂšres plus chaudes, en diminuant les teintes bleues. Il existe aussi des lunettes Ă©quipĂ©es de verres de photoprotection sĂ©lectives dont le rĂŽle est de filtrer la lumiĂšre bleue pour protĂ©ger les yeux. Il faut noter que les lentilles actuellement sur le marchĂ© pour « filtrer » la lumiĂšre bleue nâont quâune efficacitĂ© limitĂ©e. Le fait de les utiliser ou non est donc dâabord une question de confort.âŻ
Un autre effet direct dâune utilisation excessive des Ă©crans peut ĂȘtre une fatigue visuelle. Nos yeux se fatiguent Ă cause de la lumiĂšre bleue ou parce quâon regarde pendant des heures fixement sur celui-ci se trouvant trop prĂšs. NĂ©anmoins, il existe des solutions afin de lutter contre la fatigue visuelle. Comme la mĂ©thode du 20/20/20, qui consiste Ă faire une pause de 20 secondes toutes les 20 minutes et Ă regarder Ă une distance de 6 mĂštres (20 pieds). Ce processus fait rĂ©cupĂ©rer les yeux et leur donne une possibilitĂ© de se reposer.
De mĂȘme, le fait dâĂȘtre assis durant une longue pĂ©riode devant l’Ă©cran et suite Ă des mouvements rĂ©pĂ©titifs (au bureau, Ă lâĂ©cole, en transport commun, âŠ) une mauvaise posture se produit. Entre autres, des troubles musculo squelettiques peuvent se produire pendant qu’on travaille sur l’Ă©cran. Ils affectent principalement les tissus mous, les muscles et les tendons. Les muscles les plus touchĂ©s durant le travail sur l’Ă©cran sont ceux du cou, des Ă©paules, de la colonne lombaire, des poignets et des mains. La basse vision entraĂźne une flexion et une extension de cou pour amĂ©liorer la vue sur l’Ă©cran. Les consĂ©quences de cette mauvaise posture devant l’Ă©cran est une fatigue musculaire et un comportement sĂ©dentaire, comme une faible consommation d’Ă©nergie.
Effets sur la santé mentale
Les Ă©crans peuvent Ă©galement avoir un certain impact sur la capacitĂ© de concentration et sur les performances du cerveau. Lors de rĂ©vision, la productivitĂ© augmente lorsquâon range le tĂ©lĂ©phone. Cela s’explique par le fait que nous essayons activement de ne pas ĂȘtre distraits par le portable et cela coĂ»te dĂ©jĂ de la capacitĂ© cĂ©rĂ©brale. Selon une Ă©tude, nous nous appuyons de plus en plus sur la technologie, ce qui fait que le cerveau est moins sollicitĂ© et que, comme un muscle non entraĂźnĂ©, ses performances diminuent.
Une utilisation excessive dâĂ©crans quelconques peut influencer le dĂ©veloppement des enfants. On observe rĂ©guliĂšrement que des tout-petits jouent avec le portable de leurs parents. Au restaurant, lâenfant Ă juste besoin de crier et il reçoit sa volontĂ© â il passe le reste du repas devant son Ă©cran. Cependant avec cette mĂ©thode, lâenfant nâapprend pas Ă gĂ©rer son humeur et ses Ă©motions correctement. Lâenfant aura alors toujours besoin dâun Ă©cran pour gĂ©rer son comportement et se calmer quand il devient furieux. Mais non seulement lâusage excessif des Ă©crans peut mener Ă lâagressivitĂ©, les enfants peuvent dĂ©velopper aussi des troubles de sommeil, des difficultĂ©s dâattention ou une dextĂ©ritĂ© rĂ©duite Ă lâentrĂ©e Ă lâĂ©cole parce quâils nâont pas assez couru, sautĂ©, lancĂ©, dessinĂ© et dĂ©coupĂ©.
Autres conséquences que les écrans peuvent avoir au niveau de la santé mentale :
- Une mauvaise estime de soi
- De faibles habiletĂ©s sociales en raison dâun manque dâinteractions
- Des problĂšmes de santĂ© (surplus de poids, obĂ©sitĂ©, fatigue, maux de tĂȘte, myopie, problĂšmes de posture, mauvaise alimentation, hypertension, diabĂšte de typeâŻ2, problĂšmes cardiovasculaires Ă long terme, etc.)
- Des capacitĂ©s cognitives moins Ă©levĂ©es, particuliĂšrement en ce qui concerne la mĂ©moire Ă court terme, le dĂ©veloppement du langage et lâapprentissage de la lecture
Les Ă©crans â une aide pour les mĂ©decins et les patients
MĂȘme si les Ă©crans peuvent nuire Ă la santĂ© de chaque utilisateur, les nouvelles technologies ont Ă©galement aidĂ© Ă moderniser la mĂ©decine. Lors de nos recherches, nous avons pu dĂ©couvrir quatre maniĂšres dâimagerie mĂ©dicale, lâĂ©chographie ultrasonore, le scanneur Ă Ă©mission de positons, le CT scanner et lâimagerie par rĂ©sonance magnĂ©tique. Chaque forme dâimagerie est basĂ©e sur diffĂ©rents principes physiques et les images qui en rĂ©sultent peuvent ĂȘtre analysĂ©es sur un Ă©cran. Chaque technique d’imagerie mĂ©dicale peut fournir des images dĂ©taillĂ©es de diffĂ©rentes parties du corps et leur fonctionnement. Ainsi des lĂ©sions Ă©ventuelles ou un mauvais fonctionnement peuvent ĂȘtre dĂ©tectĂ©s. L’IRM est par exemple trĂšs bien adaptĂ© Ă lâĂ©tude du cerveau ou de la moĂ«lle Ă©piniĂšre. Le dĂ©tail sur les techniques dâimagerie mĂ©dicale est fourni en annexe.
Dans les salles dâopĂ©rations ainsi que dans la formation des futurs mĂ©decins les Ă©crans constituent une aide non nĂ©gligeable. Le casque VR, par exemple, peut ĂȘtre utilisĂ© en mĂ©decine dans diffĂ©rentes situations et offre dĂ©jĂ maintenant une solution Ă deux problĂšmes : la pĂ©nurie de chirurgiens dans le monde et le nombre d’opĂ©rations mal effectuĂ©es. Ils permettent aux apprentis de reproduire de maniĂšre rĂ©aliste des situations potentiellement mortelles ou de transmettre en direct le travail des mĂ©decins lors dâune opĂ©ration. Ainsi les Ă©tudiants savent plus tard comment rĂ©agir le mieux dans certaines situations et peuvent ĂȘtre, au besoin, dirigĂ©s Ă distance par un mĂ©decin expĂ©rimentĂ©. Pour le mĂ©decin lui-mĂȘme, le casque VR peut surtout ĂȘtre utile en chirurgie. GrĂące Ă une reconstruction en 3D du squelette, des vaisseaux sanguins ou des organes, on peut observer l’intĂ©rieur du corps plus prĂ©cisĂ©ment, sous plusieurs angles et en couches individuelles. De plus, grĂące au systĂšme HoloLens, il est possible de projeter Ă lâaide du casque VR des images 3D de certains Ă©lĂ©ments dans le corps du patient durant une opĂ©ration. Ceci permet au chirurgien de pratiquer une incision parfaite. Un autre systĂšme de rĂ©alitĂ© augmentĂ©e permet au mĂ©decin de savoir exactement quelle partie du tissu il doit enlever en cas de cancer grĂące Ă des repĂšres visuels qui sont affichĂ©s sur les lunettes VR.
Enfin, la rĂ©alitĂ© virtuelle peut ĂȘtre utilisĂ©e en psychothĂ©rapie pour le traitement de la paranoĂŻa et des fortes angoisses, en confrontant les patients avec leurs peurs. Elle peut Ă©galement aider Ă traiter les douleurs fantĂŽmes en simulant une partie manquante du corps, ce qui permet Ă la personne de ressentir moins de douleur.
A cĂŽtĂ© de mĂ©thodes dâopĂ©ration qui vont Ă©voluer encore davantage dans les prochaines annĂ©es grĂące aux Ă©crans et aux robots chirurgiens, câest aussi au niveau de la communication entre les patients et les spĂ©cialistes quâil y aura des changements sous forme du dossier mĂ©dical Ă©lectronique. Ce dossier regroupe toutes les informations concernant la santĂ© dâun patient (les maladies, lâhistorique des consultations et traitements, etc). A cause de doutes envers la fiabilitĂ© et la sĂ©curitĂ© du systĂšme, le dossier mĂ©dical nâest pas encore utilisĂ© par beaucoup de mĂ©decins. Une optimisation du systĂšme pourrait non seulement aider le patient lui-mĂȘme, mais aussi lâorganisation de tous les acteurs du secteur de santĂ©.
La digitalisation ne joue pas seulement un rĂŽle lors des consultations chez le mĂ©decin, des opĂ©rations ou des situations dâurgence mais elle favorise Ă©galement le maintien de la santĂ© de personnes qui souffrent dâune problĂ©matique influençant leur vie quotidienne. Par le moyen dâapplications mĂ©dicales, il est notamment possible de surveiller en permanence le corps et de prĂ©voir au quotidien des crises d’Ă©pilepsie, des crises cardiaques ou de mieux contrĂŽler le taux exact de glycĂ©mie chez des personnes diabĂ©tiques. Ceci est un grand avantage, car cela facilite largement la vie de chaque patient et de ses proches. En outre, les moyens Ă©lectroniques permettent d’obtenir des informations supplĂ©mentaires trĂšs utiles pour le traitement. Ces informations supplĂ©mentaires peuvent ĂȘtre, par exemple, le rythme cardiaque du patient, l’intensitĂ© dâune crise cardiaque ou Ă©pileptique ainsi que l’heure exacte du dĂ©but et de la fin de la crise. La numĂ©risation constitue donc un grand avantage pour tous les patients Ă©pileptiques ou diabĂ©tiques ainsi que les patients avec des maladies cardiovasculaires, car elle leur permet de mener leur vie quotidienne avec plus de sĂ©curitĂ© et d’insouciance.
Conclusion
Comme tous les secteurs, le domaine de la mĂ©decine a fortement Ă©voluĂ© grĂące Ă la digitalisation. Notamment les mĂ©thodes de chirurgie, la formation des futurs mĂ©decins ou la communication entre mĂ©decins et patients ont pu profiter du dĂ©veloppement des diverses formes dâĂ©crans. A cĂŽtĂ© du potentiel Ă©norme et des multiples champs dâapplication des Ă©crans, une utilisation extensive de ces derniers constitue Ă©galement un certain danger pour la santĂ©. Ce sont surtout les consĂ©quences Ă long terme au niveau de la vue, de la posture ou de la santĂ© mentale, qui doivent encore Ă©tudier davantage.
