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La commission européenne nucléaire

La commission européenne a-t-elle eu raison de définir l’énergie nucléaire comme étant une « énergie verte » ?

Jusqu’en 2021, le label « énergie verte » était uniquement attribué aux énergies renouvelables, tels que les éoliennes ou les panneaux photovoltaïques par l’Union Européenne.

En 2021, poussée par l’urgence climatique, celle-ci a décidé d’y ajouter l’énergie nucléaire et le gaz fossile en changeant la définition du label « énergie verte » : énergie pour lutter contre le changement climatique.

Ce label permet d’accéder à de nombreux avantages en termes d’investissements et de financement. Nous nous sommes penchés sur la question de savoir si classer l’énergie nucléaire en tant qu’énergie verte était judicieux.

L’argument principal de l’UE est que l’énergie nucléaire n’émet quasiment pas de CO2 ou d’autres gaz à effet de serre. En temps de crise climatique, l’EU dit que la priorité est de réduire l’émission de gaz de serre, d’où le label “énergie verte”. Effectivement, le nucléaire a une empreinte carbone comparable ou même plus faible que certaines énergies renouvelables comme les panneaux photovoltaïques.

Le nucléaire a également l’avantage de ne prendre que peu de place. Il faudrait un millier d’éoliennes, qui doivent être placées en des endroits très spécifiques, où elles ne perturbent pas l’habitat des oiseaux locaux, pour remplacer une seule centrale nucléaire. De plus, son énergie est très efficace et ne dépend pas de la météo.

Mais l’énergie nucléaire comporte aussi beaucoup de désavantages.


Il y a toujours un risque de catastrophe nucléaire, le risque zéro n’existe pas. Même s’il est très faible, les conséquences désastreuses d’une telle catastrophe pour l’environnement et la population sont tristement célèbres, Tchernobyl par exemple. Il faut ajouter à cela que les centrales nucléaires d’Europe sont déjà vieilles, certaines ont dépassées leur durée de vie initialement prévue et sont toujours en fonction. Des infrastructures vétustes sont plus à risque de tomber en panne. 

Un autre grand problème est que la fission nucléaire entraine la production de déchets radioactifs. Une partie de ceux-ci restent fortement radioactifs et sont donc dangereux pour une très longue période (on parle de demi-vie de centaine de milliers d’années !) Ils sont donc difficiles à stocker et il n’existe pas encore de solutions idéales. Une méthode proposée est d’enfouir les déchets les plus dangereux très bas sous la terre. Pas loin du Luxembourg, en Meuse, un tel projet de forage à 500 m de profondeur est prévu.

Il ne faut pas non plus négliger l’impact que les centrales nucléaires ont sur les cours d’eau. En effet, les centrales nécessitent une grande quantité d’eau pour refroidir les différents circuits ainsi que les barres d’uranium. L’eau est directement puisée dans les rivières. Une partie s’évapore, mais une autre retourne dans le cours d’eau qui se retrouve réchauffée de plusieurs degrés supplémentaires. Ceci perturbe l’écosystème fluvial déjà mis à mal par le dérèglement climatique. Il faut aussi noter qu’en période de sécheresse, ce qui risque d’arriver malheureusement plus fréquemment dû au réchauffement climatique, les centrales nucléaires se retrouveront en manque d’eau et risquent donc de rencontrer des difficultés pour refroidir leurs circuits et devrons alors ralentir leurs activités.


En conclusion, la classe est partagée. Tout le monde s’accorde sur le fait que le nucléaire a une empreinte carbone faible et ne contribue donc que peu au réchauffement climatique. Certains jugent que dans ce contexte d’urgence climatique, l’UE a raison de classer le nucléaire comme énergie verte, même si elle comprend de nombreux désavantages. Par contre, la plupart ne sont pas d’accord avec la taxonomie car « énergie verte » ne veut pas uniquement dire « neutre en CO2 », mais également avec un faible impact sur l’environnement, et basée sur des sources d’énergie renouvelables, ce qui n’est pas le cas du nucléaire.

Surtout, le fait d’accorder le même statut en termes d’investissements réduisent les ressources monétaires allouées aux « vraies » énergies vertes, ce qui va faire retarder le progrès dans ce domaine. Il existe des alternatives propres au nucléaire et c’est là-dessus qu’il faut tout miser !