Lycée Ermesinde

Lycée public autonome à plein temps

Stäerkte viru Schwächten

Lycée Ermesinde

Lycée public autonome à plein temps

Stäerkte viru Schwächten

Capital et bonheur

Le lycée Ermesinde n’est pas un lycée de proximité. Son existence dépend de ses clients, au sens romain du terme, de ses protégés. S’il n’y avait pas d’élèves désireux de venir se placer sous la protection du lycée Ermesinde, celui-ci ne pourrait plus exister, car nul ne peut y être placé contre son gré. Le lycée Ermesinde n’a jamais manqué de clients. Les demandes d’admission ne peuvent malheureusement pas toutes être honorées. Que viennent chercher ces élèves et ces parents de plus en plus nombreux ?


Comme annoncé, les élèves sont en premier lieu en droit de trouver protection. Protection contre quoi ? D’abord protection contre l’isolement et la peur. Contrairement aux écoles conventionnelles, le lycée Ermesinde mise sur la coopération et sur la diversité. Le principe du traitement égal a malheureusement fini par installer un peu partout une évaluation strictement individuelle et toujours plus standardisée. Or c’est exactement ce qui isole et ce qui fait peur. C’est aussi ce qui s’oppose à un apprentissage et une éducation efficaces. Les incessants devoirs en classe empêchent en large partie la discussion, la réflexion, la compréhension et l’approfondissement. Constamment soumis à une situation d’évaluation et de concurrence, les élèves développent des stratégies qui les détournent du savoir. Pour avoir de bonnes notes, il ne faut pas se poser trop de questions et surtout pas être productif. Il s’agit au contraire de coucher sur le papier à l’instant voulu ce qui figure déjà sur le corrigé du professeur, ni moins ni plus. Il ne faut pas perdre de temps ni vouloir être trop original. Évaluer exclusivement ce que les élèves arrivent à reproduire dans les devoirs en classe, alors qu’ils sont sous le stress et en perte de moyens, n’est pas raisonnable.


Au lycée Ermesinde, le contenu est au centre de l’attention. Dans les cours, dans les entreprises et dans les travaux personnels, le personnel et les élèves créent du contenu. C’est leur activité principale : que ce soit pour creuser une question, pour s’approprier des techniques ou pour assurer une production, les élèves mettent ensemble leurs connaissances et leurs recherches. Puiser dans la diversité des élèves en devient un avantage et une évidence. Les élèves ne travaillent pas tous dans la même entreprise, ils ne s’engagent pas tous dans les mêmes cours et ils ne font pas tous le même travail personnel de recherche. Le lycée Ermesinde puise dans les forces des élèves pour produire des contenus de qualité. Quant à l’évaluation, elle porte avant tout chez chaque élève sur les domaines où il se doit d’exceller et qui sont en principe plus ou moins liés à son projet d’études et de carrière.

N’ayons pas peur des mots, les élèves sont le capital du lycée Ermesinde. Définir pour chaque élève les domaines d’action où il peut être le plus performant est dans l’intérêt de la production et de la communauté autant que dans l’intérêt de l’élève. Les jeunes gens demandent à contribuer à une production générale, ils demandent à se rendre utiles là où leur capacité et leur volonté sont les plus marquées. Soyons sérieux, attendre de tout le monde qu’il reproduise fidèlement le programme n’apporte aucune plus-value. Or les jeunes gens ont, tout comme les adultes, le besoin de fournir des contributions, à l’intention de leur entourage et au-delà. C’est ce qui leur procure de la satisfaction et c’est ce qui les rend importants. Il est indigne et absurde de traiter les élèves comme des éléments interchangeables. C’est passer à côté de la richesse et de la promesse de leurs connaissances, de leurs expériences et de leurs ambitions. Mais c’est surtout procurer de mauvaises habitudes aux élèves, axées sur la reproduction, la soumission et le minimalisme.


Pour comprendre la valeur de cette idée, rapportons-la à l’échelle d’un élève individuel. De quelle manière et à quel niveau un élève particulier peut-il être un élément du capital du lycée Ermesinde ? Posée de cette façon, cette question n’a qu’une réponse possible. Partant du principe que le capital est une grandeur positive, c’est d’abord et essentiellement par ses côtés les plus positifs que l’élève peut y contribuer. Les côtés positifs des élèves étant évidemment et heureusement très variés, le lycée Ermesinde se porte logiquement d’autant mieux si chaque élève investit dans ses forces plutôt que dans ses faiblesses. C’est en même temps ce qui l’arrange le mieux – tout comme ses parents –, car cela le rend plus heureux dans le présent et cela lui donne plus d’assurance pour l’avenir. L’intérêt de cette politique est finalement quadruple, se situant à la fois au niveau collectif et au niveau individuel, au présent et dans le futur.


Le bonheur en devient l’allié de la performance et du succès. La coopération et la contribution personnelle – l’échange et le contenu – y apparaissent comme les moteurs essentiels d’un bonheur qui commence et qui s’installe au quotidien. Le plaisir et le bonheur de venir à l’école s’imposent ainsi comme les premiers critères de la réussite à la fois de l’école et de chacun de ses élèves.