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Il nây a guĂšre de mĂ©tier qui concilie davantage lâintĂ©rĂȘt individuel et lâintĂ©rĂȘt collectif que celui dâenseignant.
Il revient Ă lâenseignant la noble tĂąche de sâenrichir au profit de ses Ă©lĂšves. Il puise dans ses Ă©lĂšves, dans leur diversitĂ© et leur fraĂźcheur, une culture et une jeunesse toujours renouvelĂ©es.
Tout ce quâil a Ă investir, câest de lâintĂ©rĂȘt, son propre intĂ©rĂȘt. Tout ce quâil a Ă faire, câest dâĂȘtre et de rester dans la demande, car les jeunes gens ne demandent rien de plus quâon leur adresse des demandes intĂ©ressĂ©s.
Les jeunes gens sont naturellement versĂ©s Ă donner. A recevoir, ils ne sâintĂ©ressent que pour donner plus.
Pour apprendre, lâenseignant peut compter sur lâĂ©lĂšve, ce matĂ©riel humain sans cesse rĂ©gĂ©nĂ©rĂ© et toujours disponible. Il faut et il suffit de lui faire confiance.
En vĂ©ritĂ©, il nâa pas le choix. Ou bien il utilise ses Ă©lĂšves pour se cultiver, pour son propre salut et pour le salut de ses Ă©lĂšves, ou bien il sâĂ©puise et se frustre en voulant donner lĂ oĂč il est de rigueur de sâĂ©lever. Tout le monde connaĂźt ces cas dâenseignants qui, dĂ©bordant de bonne volontĂ©, sâĂ©puisent et Ă©puisent leurs Ă©lĂšves en voulant leur servir par tous les moyens et en se pliant Ă tous les besoins quâils projettent en eux.
Ainsi lâenseignant est condamnĂ© Ă sâĂ©lever avec ses Ă©lĂšves, condamnĂ© Ă sâenrichir de leurs prouesses, Ă sâorner de leurs exploits, Ă exploiter leurs talents, leurs histoires et leurs ambitions.