Lycée Ermesinde

Lycée public autonome à plein temps

Stäerkte viru Schwächten

Lycée Ermesinde

Lycée public autonome à plein temps

Stäerkte viru Schwächten

Le mot du directeur : Santé mentale

C’est une expression qui circule et c’est tant mieux. A force de l’entendre mise en relation avec la pandémie, n’oublions pas l’influence de l’école sur le bien-être mental. N’oublions pas que l’angoisse quotidienne générée par l’école peut être considérable.

La mission de l’école évolue. Il fut un temps où elle était censée libérer et protéger les enfants des travaux sur les champs ou dans les usines, les mettre à l’abri des corvées et des punitions. Si le but de l’école se bornait souvent à apprendre à lire, à écrire et à calculer, il y avait aussi des moments et des lieux où elle allait beaucoup plus loin, dans la culture, la philosophie, la littérature, l’art.

 

Aujourd’hui, la culture générale reste officiellement rattachée à l’école, tout comme la transmission des valeurs, mais qu’en est-il vraiment ? L’école n’est-elle pas avant tout un moyen de sélection ? Les contenus sont ce qu’ils sont, mais a-t-on vraiment le loisir à l’école de s’y adonner librement, d’approfondir, de réfléchir, de discuter, d’apprécier, de contempler, bref de se cultiver ? L’évaluation ne prend-elle pas toute la place ? Pour se cultiver, il faut un sentiment de sécurité et de confiance, autrement dit de l’amitié, de la bienveillance, de l’échange, de l’écoute. Or comment imaginer cela sous le regard permanent des enseignants chargés de juger, de comparer, de classer ? Comment l’évaluation constante pourrait-elle ne pas générer de l’angoisse et une pression mentale croissante ?

 

En matière de santé mentale, il ne faudra pas se tromper de combat. N’oublions pas l’école, ce qu’elle est devenue, ce que l’économie, la politique, la société, notre civilisation en ont fait.

 

Les moyens du lycée Ermesinde pour mettre les élèves à l’abri de l’évaluation permanente sont limités mais réels. Un moyen nouveau destiné à rendre les élèves disponibles à la culture et à l’apprentissage a été discrètement introduit cette année, le 1 décembre. Une lettre a été adressée aux parents et élèves du cycle inférieur avec l’explication suivante : « Nous avons pris cette année l’initiative de « mettre à l’abri » d’un « problématique » sur le bulletin dès le mois de décembre respectivement le mois de mai les élèves dans toutes les branches où l’enseignant estime que de toute évidence l’élève ne court pas de risque à long terme de rencontrer des problèmes majeurs dans son régime d’enseignement actuel. Ainsi, votre enfant n’aura pas de « problématique » sur le bulletin du premier semestre sauf, éventuellement, dans les branches suivantes. » Aucune branche n’a été signalée pour une majorité d’élèves et une seule branche pour un tiers. Espérons que cette nouvelle mesure allège encore un peu la charge mentale de nos élèves afin de leur permettre de mieux travailler et de mieux se cultiver.