Lycée Ermesinde

Lycée public autonome à plein temps

Stäerkte viru Schwächten

Lycée Ermesinde

Lycée public autonome à plein temps

Stäerkte viru Schwächten

Après deux ans de pandémie, le lycée Ermesinde a rouvert sa porte au public le samedi 19 mars. Un nouveau record d’affluence a été battu : plus de 1200 visiteurs. Une fois de plus, le public fut accueilli par de très nombreux élèves : 300, postés à l’accueil, dans les maisons et dans les entreprises. Ainsi la moitié de tous les élèves se faisaient un honneur d’accueillir les nombreuses familles attirées par la philosophie du lycée Ermesinde. Qu’ils en soient félicités et remerciés !

 

Les conférences donnèrent une fois de plus l’occasion de remonter aux origines du lycée Ermesinde, de remémorer les états de fait qui avaient poussé les fondateurs de l’école à réagir et à concevoir une alternative. Ils sont essentiellement au nombre de trois : l’acharnement sur les faiblesses, l’isolement des élèves et des professeurs, ainsi que la prédominance de l’apprentissage explicite.

 

Il y avait tout d’abord ce fameux paradoxe qui fait que l’école conventionnelle se tourne vers les faiblesses plutôt que vers les forces. Plus un élève est bon en mathématiques, moins il a d’efforts à fournir en mathématiques. Tout ce qu’on attend des élèves consiste à ce qu’ils maîtrisent un programme, tous le même, fait pour tous, donc pas très exigeant, un jeu d’enfant pour les enfants doués dans une matière donnée. Si par contre l’élève a du mal à remplir les exigences minimales dans une branche, tout va rapidement tourner autour de cette branche. Des moyens considérables sont investis pour remédier à la faiblesse révélée dans cette branche particulière. Il s’ensuit souvent un véritable acharnement pédagogique voire thérapeutique qui hélas mènent le plus souvent à de biens piètres résultats. Pendant ce temps, les forces de l’élève restent en jachère. Il va de soi que cette école-là, sacrifiant les forces sur l’autel de l’égalité, ne pratique pas une orientation positive. Le lycée Ermesinde au contraire se tourne résolument vers les capacités et les intérêts de l’élève, dans le but d’édifier un projet personnel réaliste et efficace sur des bases solides.

 

Il y avait ensuite la solitude que l’on peut observer dans l’école conventionnelle chez les élèves aussi bien que chez les professeurs. Les élèves se retrouvent seuls dans les devoirs en classe et devant leurs devoirs à domicile. Les professeurs passent la majeure partie de leur temps de travail seuls à leur domicile à préparer leurs cours et à corriger les devoirs des élèves. Or la solitude n’est pas l’ami de l’apprentissage. La pénibilité, la soumission et l’angoisse ne favorisent pas l’apprentissage, tout au contraire, elles s’y opposent. Au lycée Ermesinde, les exigences sont très souvent sociales. Les différents contextes de travail amènent les élèves à partager, à communiquer, à expliquer, à présenter, à écouter, à parler, à argumenter. L’aisance, la gentillesse et l’éloquence des élèves visibles à la porte ouverte en sont les résultats évidents.

 

Dans les maisons et dans les entreprises, mais aussi dans les travaux personnels et mémoires passionnés, l’apprentissage est en grande partie implicite, et d’autant plus efficace. C’est la troisième grande critique ayant été à l’origine de la création du lycée Ermesinde : la réduction de l’école conventionnelle à l’apprentissage explicite, plus particulièrement aux compétences techniques, scripturales et reproductives. Le lycée Ermesinde privilégie au contraire le travail engagé portant sur des questions et des contenus d’importance correspondant à des enjeux concrets et réels. Bien des connaissances, des compétences et des techniques y sont apprises et assimilées de manière implicite et durable, comme le prouvent chaque année les excellents résultats des élèves du lycée Ermesinde à l’examen de fin d’études.

 

Dix-sept ans après sa fondation, ces trois critiques restent d’actualité et le lycée Ermesinde constitue toujours une alternative utile et recherchée.