Comment peut-on croire que la performance pourrait être liée à la pénibilité et à l’isolement ? C’est pourtant un préjugé largement répandu et c’est exactement ce qui se passe toujours dans les écoles du monde entier. Voilà par contre des instruments parfaits pour la sélection d’une élite… soumise. Tant que les critères de réussite consistent à reproduire ce que les programmes prescrivent et ce que les professeurs véhiculent, l’école ne produit que quelques gagnants soumis et beaucoup de perdants dépités. La performance n’a aucune chance dans une telle école de se développer, en tout cas pas celle dont le monde a urgemment besoin. Il est scandaleux que l’école commune fait mine de soutenir les qualités qu’elle ne fait que détruire : l’engagement, le talent, l’intérêt, l’originalité, l’authenticité, l’honnêteté, la profondeur, la compréhension et surtout l’échange. La performance véritable, celle qui mérite le nom et celle qu’on peut et qu’il faut attendre de tout un chacun, se développe rapidement et durablement à deux conditions : la facilité et l’échange. Soyons honnêtes : la diversité reste l’ennemi de l’école. Au lieu d’exiger que tout un chacun s’engage là où il a le plus de facilités, donc le plus de volonté, le plus de passion et le plus de diligence, l’école continue à ne rien vouloir entendre d’autre que ce qu’elle… connaît déjà. Elle ne saurait quoi faire de performances diverses. Il faudrait qu’elle entre dans l’échange, chose qu’elle déteste et dont elle a peur. L’école a peur de la diversité, de l’échange et de la performance. De peur que les élèves s’engagent partout, elle leur fait peur, en instaurant l’échec et une promotion axée sur le désengagement. Comment cette école-là peut-elle encore se permettre de parler de performance ?