Lycée Ermesinde

Lycée public autonome à plein temps

Stäerkte viru Schwächten

Lycée Ermesinde

Lycée public autonome à plein temps

Stäerkte viru Schwächten

Le mot du directeur : Orientation

Au cycle inférieur du lycée Ermesinde, le bulletin est radicalement orientatif. Il apporte à l’élève une appréciation du bien-fondé de son projet personnel, sur base de son travail personnel, de son entreprise et de ses branches favorites.

 

Pour les jurys externes, chargés d’avaliser le projet personnel et la classe de spécialisation correspondante, les travaux personnels constituent généralement les pièces les plus impressionnantes et les plus convaincantes.

 

Pour ce qui est des branches, l’élève en a deux où la logique veut qu’il soit particulièrement bon et où il met ses talents au service de ses camarades. Ces deux branches sont en principe celles qui s’approchent le plus du projet personnel.

 

Rien de tout cela ne se fait dans d’autres lycées. La logique y est complètement inversée. Globalement, ce n’est pas la diversité ni l’excellence qui y sont recherchées, mais plutôt l’uniformité et la moyenne. Tous les élèves sont évalués exactement de la même manière, selon les mêmes critères et au même moment, indépendamment de tout projet d’orientation. Leur engagement se limite à la reproduction des programmes ou alors à la satisfaction des critères prescrits et standardisés.

 

L’école s’y définit par des cours programmés d’avance et l’évaluation y est strictement individuelle. Du coup, les élèves sont en concurrence les uns avec les autres et n’ont pas vraiment intérêt à coopérer.

 

L’engagement des élèves consiste essentiellement à suivre les consignes et à satisfaire les critères. On n’attend guère des élèves des contributions, des productions ou quelque plus-value que ce soit. La scolarité se borne à la transmission. Aux enseignants il ne reste qu’à fournir encore et encore le même savoir, et aux élèves il ne reste qu’à le consommer. L’ambition, l’initiative, l’originalité, mais aussi l’échange, l’éloquence et l’émulation n’y ont que peu de chances de se développer.

 

Les délégations qui visitent le lycée Ermesinde s’étonnent toutes de l’engagement, de la motivation et de l’aisance de nos élèves. Elles s’étonnent aussi de la sérénité et de la discipline avec lesquelles les élèves accomplissent leurs tâches respectives. Elles s’étonnent de la diversité et de la complémentarité de leurs aspirations et de leurs investissements. Mais elles s’étonnent surtout de la haute qualité de leurs travaux, sans comprendre tout de suite que chaque élèves n’excelle pas dans tous les domaines, mais surtout dans les domaines qui sont les siens, c’est-à-dire qui s’approchent le plus de ses propres talents, intérêts et ambitions.

 

Il faut bien se rendre compte qu’un tel système est absolument incompatible avec une évaluation standardisée et critériée. Un système purement promotionnel n’a pas vocation d’attiser les talents des élèves. L’attention se porte au contraire vers les faiblesses, vers les branches où l’élève risque l’échec, c’est-à-dire celles dans lesquelles l’élève a le moins d’intérêt à s’engager.

 

La pénibilité, la peur et l’isolement ne riment pas avec performance, réussite et satisfaction. Au lycée Ermesinde, le but est que le personnel et les élèves travaillent dans l’amitié, dans la passion et dans la fierté, mais aussi dans la moralité, dans la mesure où l’intérêt individuel et l’intérêt collectif sont fortement connectés.

 

La discipline et les efforts en deviennent presque banaux, de même que … les excellents résultats au bac. La reproduction est évidemment plus facile que la production, mais infiniment moins glorieuse. Y sacrifier toute l’enfance et toute la jeunesse relève du scandale. L’exemple du lycée Ermesinde a une portée politique. Il fournit la preuve que bien des maux auxquels la politique s’efforce de remédier aujourd’hui à grands frais sont loin de constituer une fatalité.