Lycée Ermesinde

Lycée public autonome à plein temps

StÀerkte viru SchwÀchten

Lycée Ermesinde

Lycée public autonome à plein temps

Notre sociĂ©tĂ© investit de plus en plus de moyens dans l’éducation. A les analyser de plus prĂšs, ces moyens se concentrent sur une multiplication de l’offre et de l’aide. Le nombre de disciplines, d’activitĂ©s, de cours Ă  option, de stages et de formations ne cesse d’augmenter, Ă  l’école, autour de l’école et dans les loisirs. Jamais autant d’institutions d’accueil, d’encadrement, d’assistance et de loisir n’ont Ă©tĂ© créées que ces derniĂšres annĂ©es. On ne compte plus les mesures d’appui, de remĂ©diation, de rattrapage, les assistances et amĂ©nagements de toutes sortes venus se greffer sur la vie scolaire et familiale de nos enfants. D’un autre cĂŽtĂ©, on entend plus que jamais parler de problĂšmes de concentration, de motivation, de discipline, de respect, d’attitude au travail, de compĂ©tences sociales ou d’autonomie.

L’évolution du lycĂ©e Ermesinde est quelque peu en dĂ©phasage avec ces tendances. Le mot d’ordre consistait dĂšs le dĂ©part Ă  miser sur les talents, les intĂ©rĂȘts et les capacitĂ©s les plus remarquables et les plus prometteurs des Ă©lĂšves. Le lycĂ©e Ermesinde se distingue par une communautĂ© soudĂ©e et solidaire. L’exigence Ă  laquelle chaque Ă©lĂšve est soumis consiste essentiellement Ă  ce qu’il contribue, pour le dire ainsi, Ă  l’enrichissement global de cette communautĂ©, tout comme il sera appelĂ© plus tard Ă  le faire dans l’intĂ©rĂȘt de la sociĂ©tĂ© et de sa famille. Il est logique qu’il le fasse dans ce qu’il sait faire le mieux. Son propre intĂ©rĂȘt, c’est-Ă -dire la rĂ©alisation de son projet personnel, rejoint l’intĂ©rĂȘt collectif. L’élĂšve livre cette contribution au niveau de son travail personnel, de son entreprise, de son engagement dans ses deux branches de prĂ©dilection et de sa participation aux travaux ayant lieu dans les autres cours. Pour le dire succinctement, le lycĂ©e Ermesinde se situe, vis-Ă -vis des Ă©lĂšves, dans la demande plutĂŽt que dans l’offre. Il y a lieu de croire que c’est la raison essentielle de son succĂšs. Les jeunes gens n’aspirent finalement qu’à cela, contribuer au monde, accĂ©der Ă  une position oĂč ils peuvent se rendre utiles.

La qualitĂ© prend dans cette optique dĂ©finitivement le dessus sur la quantitĂ©. Les Ă©lĂšves renforcent et approfondissent leurs connaissances dans les domaines qui correspondent Ă  leur projet personnel. Ce faisant, ils acquiĂšrent de l’expĂ©rience et de la culture gĂ©nĂ©rale, car il n’y a pas de meilleur moyen de dĂ©couvrir la diversitĂ© et la complexitĂ© du monde que le travail en dĂ©tail et en profondeur. Quant aux faiblesses, elles ne sont plus considĂ©rĂ©es que dans la mesure oĂč elles pourraient empĂȘcher l’élĂšve de dĂ©ployer ses forces et de livrer toutes les contributions dont il est capable dans le cadre de son projet personnel. Nombre des faiblesses les plus citĂ©es s’amenuisent par ailleurs au fil d’une carriĂšre scolaire naturellement axĂ©e sur les talents des Ă©lĂšves. Il paraĂźt Ă©vident que le traitement direct et explicite des faiblesses n’apporte pas toujours la mĂȘme efficacitĂ© que l’apprentissage implicite induit par l’engagement dans une spĂ©cialitĂ© qui concentre les Ă©motions et ambitions personnelles. Ainsi n’apprend-on pas le mieux Ă  se concentrer lĂ  oĂč on le fait par volontĂ© et par nĂ©cessitĂ©, Ă  parler lĂ  oĂč on a quelque chose Ă  dire, Ă  Ă©crire lĂ  oĂč on a des connaissances et des raisons pour communiquer ?

Au lycĂ©e Ermesinde, l’offre et l’aide sont finalement supplantĂ©es par la demande et le
 devoir. Il est vrai que cette vieille notion de devoir a pu prĂȘter Ă  des abus, mais il serait dommageable de s’en priver complĂštement, tant elle correspond sous une certaine forme exactement au besoin le plus Ă©vident des jeunes gens. Le devoir d’identifier au fond de soi-mĂȘme ses propres ressources les plus utiles et de les mobiliser au profit d’une communautĂ©, de son bien-ĂȘtre, de son enrichissement, y compris de son amusement et de son confort, ce devoir pourrait bien constituer le fond de commerce le plus cher de l’éducation et le meilleur gage de rĂ©ussite de la jeunesse.